Pour ce nouvel article, je voulais vous présenter le premier film japonais que j’ai vu. C’était au lycée, on nous avait emmené le voir avec ma classe (j’étais en littéraire, on faisait souvent des sorties culturelles). Et en version originale, s’il vous plaît 😉 ! C’est un de mes premiers contacts avec la culture nippone, et c’est sans doute pour ça que ce film m’a durablement marquée, et je l’ai revu plusieurs fois depuis.
Fiche Technique:
Titre: Les Contes de la lune vague après la pluie / 雨月物語
Pays: Japon
Année: 1953
Genre(s): Drame, Fantasy
Durée: 1h34
Casting: Machiko Kyō (Wakasa); Kinuyo Tanaka (Miyagi); Mitsuko Mito (Omaha); Masayuki Mori (Genjuro); Eitaro Ozawa (Tobei); Ikio Sawamura (Genichi); Kikue Mori (Ukon).
L’histoire: D’après le roman de Ueda Akinari. A fin du XVIe siècle, le Japon est ravagé par les guerres intérieures. Dans un petit village près du lac Biwa, vivent pauvrement le potier Genjuro et le paysan Tobei, avec leurs épouses respectives, Miyagi et Ohama. Chacun des deux hommes poursuit son rêve d’enrichissement ou de gloire.
NB: Ce film est l’adaptation du roman de Ueda Akinari. Il a reçu le Lion d’argent à la Mostra de Venise en 1953.
« Les contes de la Lune Vague après la Pluie » est probablement une des œuvres les plus connues du réalisateur Kenji Mizoguchi. Dans ce film, on suit les parcours des deux amis Genjuro et Tobei, qui rêvent tous les deux de s’élever socialement. Genjuro profite de la guerre pour se faire de l’argent et Tobei veut devenir un samouraï. En ville, Genjuro tombe amoureux d’une dame de noble apparence et la suit dans sa demeure. Tobei en profite alors pour voler l’argent de la vente et devenir samouraï. Mais ses décisions vont avoir des conséquences pour les deux compères.


Ce film est bien plus qu’un drame sur fond de conflit dans le Japon médiéval. A travers cette histoire, Mizoguchi évoque le pouvoir du désir qui pousse à toutes les folies, peint le portrait d’hommes qui sont dévorés par leur désir. Est-ce que l’accomplissement de ce dernier va leur permettre d’atteindre le bonheur? Ou bien n’est-ce qu’une illusion?
Les femmes sont déclinées de trois manières: la femme mystérieuse et sensuelle incarnée par Dame Wakasa, celle soumise et dévouée à sa famille telle la femme de Genjuro et celle qui tente de survivre, la femme de Tobei.


L’ensemble est porté par une réalisation maîtrisée et une photographie magnifique, qui en dit tout autant que les personnages. Les cadrages, les regards, les champs et contre-champs, chaque choix du réalisateur à son importance. J’ai vu le film plusieurs fois et je suis toujours happée par son mélange de réalisme et d’onirique, de fantastique. On peut également y voir une réflexion sur les événements de la Seconde Guerre Mondiale toute proche, transposée à l’époque médiévale.
En conclusion, je vous incite chaudement à visionner ce film, qui fait partie des références du cinéma japonais de part son histoire à plusieurs lectures et sa réalisation superbe. « Les Contes de la Lune Vague après la Pluie » est un « period-drama » qui témoigne d’un des âges d’or du cinéma nippon.
Ah, je n’ai toujours pas vu ce film 😦 C’est sur ma liste de choses à voir depuis une éternité, et… à vrai dire, j’avais aucune idée de quoi il parlait, donc tu m’apprends quelque chose, haha (et tu donnes envie, aussi). Je ne l’avais sur ma liste que parce que je trouve le titre très joli, ce qui est parfois largement suffisant à me motiver. Je vais retenir son sujet, et le souligner dans la liste du coup~
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Coucou Mila,
ça fait aussi un moment que cet article est sur ma liste de ce que je voulais publier et je n’avais pas pris le temps.
J’espère que le film te plaira, moi il m’a marqué parce qu’il a été un des déclencheurs de mon intérêt pour la culture asiatique, en plus d’être un superbe film 🙂 .
Je serai ravie de connaître tes impressions quand tu l’auras vu^^.
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Oh c’est marrant ça, je l’ai vu cette année aussi, il était conseillé de le voir pour mon cours en litté. J’ai beaucoup aimé également, une histoire simple mais parfaitement maîtrisée et avec une belle morale. Une réalisation qui est aussi cadrée au millimètre près et hyper novatrice pour l’époque! Je me souviens de la superbe transition entre le onsen de Dame wakasa et le couple qui joue dans la prairie avec ce lent panorama-travelling longeant le sol! Le film est un pur classique japonais qui mérite vraiment d’être vu! Merci pour cette critique!^^
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