Dramas & Légendes #1: Le Renard à neuf queues

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Bonjour à tous!

Je suis vraiment heureuse de pouvoir vous présenter aujourd’hui le premier article de la série « Dramas et Légendes » 😀 ! J’espère que cela vous plaira parce que ça m’a demandé pas mal de travail. Et pourtant, j’ai la sensation que mes recherches ne me permettent pas d’être exhaustive concernant cette créature un peu effrayante, mais aussi tellement fascinante 😀 . J’espère que cet article vous interessera, et je remercie tous mes collègues dramavores d’avoir accepté de participer à ce projet ❤ .

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La légende du Renard à neuf queues dans différents pays de l’Asie

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En Corée: Gumiho / Kumiho (구미호)

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Le gumiho est une créature mythologique qui apparaît souvent dans les contes traditionnels coréens. Elle est généralement décrite comme maléfique, à la différence de ses formes plus simples (qui ne possèdent pas neuf queues), qui elles sont plutôt perçues comme bienveillantes.

La légende dit qu’un renard qui vit mille ans devient alors un gumiho. Il obtient des pouvoirs, comme la capacité de se transformer. Il choisit souvent de prendre l’apparence d’une belle jeune femme, dans l’intention de séduire les hommes. Le gumiho sous cette forme est considéré comme une sorcière car il est dit que, pour survivre, cette créature se nourrit d’organes humains! Ce qui fait de ces êtres des créatures redoutées, qui sous leur grande beauté extérieure, cachent un côté très sombre… Vous pouvez pourtant reconnaître sa vraie nature grâce à un détail qui rappelle son ancienne apparence: des oreilles en pointe, une teinte rousse, mais ce sont des détails difficile à déceler. Pour le démasquer, on peut faire appel au samjokgu, un chien à trois pattes qui excelle à rechercher le rusé renard.

Néanmoins, il peut y avoir un remède à remède à la condition de gumiho. Si la créature épouse un humain et reste son epoux(se), il peut au fil du temps devenir humain et perdre tous ses pouvoirs, à commencer par son immortalité. Cela peut prendre une grande importance si le gumiho a une descendance avec son compagnon humain et qu’il ne souhaite pas que son enfant hérite de sa condition.

En Chine: Jiu Wei Hu (九尾狐)

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J’ai eu plus de mal à récolter des informations spécifiques sur le pendant chinois de la créature légendaire, dont la description est assez proche de son homologue coréen. On retrouve souvent les esprits-renards dans des contes moraux, où il sont souvent décrits comme fidèles à l’homme ou la femme qu’ils ont choisi, et peuvent se retrouver trahis en retour.

Le Jiu Wei Hu est aussi perçu comme une divinité et il est honoré, et réputé pour apporter la sagesse. Les femmes l’honorent également quand elle souhaitent que leur époux leur reste fidèle. S’il est décrit comme maléfique quand il se rend dans le monde humain, il est vu comme bienveillant en tant que divinité.

Au Japon: Kitsune (狐 / きつね)

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C’est le mot courant pour désigner le renard, qui est un sujet récurrent dans le folklore. Le kitsune est un des youkai les plus populaires du Japon. Il tire son origine d’Inde puis de Chine et de Corée pour enfin arriver au Japon. La principale différence physique avec les renards normaux est leur nombre de queues.

Ils sont représentés comme des êtres intelligents, sages et dotés de pouvoirs magiques. Ils peuvent aussi être très farceurs et utilisent souvent pour cela leur pouvoir d’illusion. Leur puissance croît avec l’âge et leur nombre de queues est le signe de cette puissance. Comme chez leurs homologues coréens ou chinois, le maximum est neuf queues. Il existe deux catégories de kitsune: d’un côté les myôbu, qui sont considérés comme bienveillants et de l’autre les nogistune, qui, eux, sont maléfiques. Le kitsune obtient différents pouvoirs au fur et à mesure que son nombre de queues augmente. lorsqu’il obtient sa neuvième queue, il devient un kyûbi no kitsune (qui  se traduit littéralement par Renard à neuf queues) et gagne la faculté d’être omniscient.

Et en France?

J’ai recherché si nous avions une créature similaire au Renard à neuf queues dans notre folklore. Si l’on cherche une créature identique, la réponse est négative. En ce qui concerne les renards, on les retrouve plutôt sous leur forme animale mais se comportant comme des humains. Je suppose que la plupart d’entre vous sont familiers avec Les Fables de la Fontaine, où l’on peut retrouver le Renard et sa personnalité rusée dans plusieurs écrits: Le Corbeau et le RenardLe Loup plaidant contre le Renard par devant le SingeLe Lion, le Loup et le Renard ou encore Le Renard et la Cigogne pour n’en citer que quelques-unes. Le renard est donc humanisé dans ses actions mais pas dans son apparence. Il est d’ailleurs surtout représenté comme un mâle à la différence de la créature mythique asiatique, beaucoup plus souvent féminine.

J’ai donc ensuite recherché une créature de notre folklore, qui partagerait un certain nombre de caractéristiques avec le Renard à neuf queues, et j’ai notamment trouvé des légendes sur une créature serpentine, la vouivre. Si elle est aussi représentée uniquement sous une forme de serpent, pas si éloignée du Dragon, on trouve un certain nombre de légendes où elle s’humanise, prenant l’apparence d’une femme. En France, on retrouve surtout ces légendes en Franche-Comté, Bourgogne ou encore Lorraine où la Vouivre est un être magique qui glisse dans les airs comme une lueur rapide, se baigne dans les flots comme la fameuse fée Mélusine et porte à son front une escarboucle plus précieuse que le plus précieux des diamants. Il s’agit donc d’une créature liée à l’eau, qui a la capacité de se métamorphoser en une très belle jeune femme. Mais tout comme le Renard à neuf queues, cette apparence ne change pas sa nature profonde et elle est appelée la « fille aux serpents ».

Je pourrais également citer la sirène, mais elle sera présente dans un autre article, donc je ne vais pas la développer ici 😉 .

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Le Renard à neuf queues sur les écrans

Pour vous présenter différentes œuvres cinématographiques et télévisuelles parlant du Renard à neuf queues, j’ai demandé le concours d’autres fans de dramas ou de films asiatiques 🙂 . J’espère que cela vous donnera envie de vous plonger encore un peu plus dans cette légende!

Les participants: DingooDramas (twitter), Fleya (twitter), JustB (twitter), Kalyani (twitter), Littleangele (twitter), Luthien (twitter), Mila (twitter), Min Soo Tae (twitter), SALT, Sam (twitter), Yuuki (twitter) et moi-même (twitter).

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Les Dramas:

Fox in the screen – 屏裡狐 – Chine – 2016

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Résumé: La peintre Zheng Xue Jing devient par hasard propriétaire d’un pinceau magique et libère trois « renards ». Elle se retrouve alors prise à parti dans leur monde et leurs vies, puisqu’elle est devenue leur « Maître ».

SALT: Je partais très enthousiaste car non seulement le drama est exceptionnellement court pour un drama chinois (22 épisodes de 20-25 minutes), ce qui semblait idéal pour se lancer, mais en plus les images de promotions, comme souvent, faisaient envie. Enfin, j’aime vraiment beaucoup l’opening et l’ending, que ce soit au niveau de la musique ou même des images (mais pour les images, haha, plus on avançait dans le drama et plus je me sentais escroquée, car c’est vraiment une question de montage : la scène qui parait épique ou émouvante dans le générique est invariablement nettement moins impressionnante insérée dans son contexte…). Certes, les effets spéciaux sont super cheap, mais curieusement ça rajoutait un certain capital sympathie au drama ! Le premier épisode était surtout de l’exposition, mais sans être exceptionnel ou dépourvu de maladresses il paraissait annoncer une série distrayante et attachante. (En plus il y avait plein de semi-démons aux looks excentriques et je pensais vraiment qu’ils allaient avoir un rôle important, mais en fait pas du tout, ce sont des figurants qui disparaissent tout de suite ;__;) Le drama a-t-il tenu ses promesses ? Vous vous en doutez, pas franchement. Dès le début, on se dit que les personnages seront écrits de façon extrêmement classique pour ne pas dire qu’ils seront carrément des clichés, mais de mon point de vue si le reste est de qualité, c’est quelque chose qui peut tout à fait passer et même avoir un aspect réconfortant. Nous avons en effet l’héroïne (dont on sait qu’elle est l’héroïne parce qu’elle ne porte que des couleurs pastel, même quand elle est déguisée en homme) talentueuse mais au passé difficile et à la famille ingrate ; le renard rouge, grognon/colérique mais aussi classe, ténébreux et torturé, et qui, dans la mesure où il est le seul à ne pas aimer l’héroïne au début de l’histoire, va probablement finir avec (surtout qu’il la rattrape quand elle trébuche sans aucune raison en marchant sur du plat pas mouillé, en bonne héroïne romantique dégourdie comme un manche à balais…) ; le renard blanc, qui est celui du groupe qui est aimable, souriant, qui sait cuisiner et qui prend soin des autres, bref, la mère poule du groupe (accessoirement il est tellement bishô qu’il ressemble davantage à une pub vivante pour une crème de jour qu’à une personne réelle…) ; et enfin le renard noir, gentil, concon et ne pensant qu’à manger mais suffisamment choupi en principe pour qu’on lui pardonne son inutilité chronique, bref, le personnage qui est là pour le puppy-factor. Malheureusement, tout ceci se gâte dans le développement.
Dans l’épisode 1, l’héroïne montrait des tendances à l’alcoolisme (c’est comme ça qu’elle gagne le droit de tenter sa chance en essayant de peindre l’écran magique : elle a fini l’alcool de la table avant tout le monde), ce qui me l’avait rendue sympathique, en partie parce qu’elle est grande gueule quand elle est bourrée. Elle était un peu larguée et geignait vaguement devant les ennuis qui lui tombaient dessus (l’écran est convoité par plein de vilains), mais ça paraissait assez logique comme réaction. Seulement d’une part, il s’avère assez vite que l’actrice joue (très) mal, ce qui contribue autant que l’écriture bancale à rendre son personnage agaçant, son manque de subtilité ne lui permettant pas de faire passer des choses qui ne seraient pas textuellement écrites, et l’écriture oubliant souvent d’apporter des précisions qui seraient utiles (le scénario a une tendance fâcheuse à annoncer les motivations des personnages avec un mauvais timing et comme en passant, sans s’attarder dessus, ce qui donne parfois l’impression qu’ils agissent par caprice et de façon inconséquente). Par ailleurs, elle part toujours bille en tête sans plan ni réflexion (ce qui aboutit évidemment à des situations où il faut la sauver) et pas tant parce qu’elle est impétueuse et motivée que parce qu’elle est complètement inconsciente (et accessoirement pas très reconnaissante envers ceux qui la mettent en garde). Elle confond également franchise et « balancer un truc blessant en pleine face alors que personne ne lui a demandé son avis » (elle a de toute façon la diplomatie d’un pied de table, mais ce qui est génial c’est que le drama régulièrement de relever, parce qu’apparemment son pouvoir de persuasion est sans limite). Si on ajoute à cela l’écriture « shojo-esque » (aaaah, cette obsession des baisers indirects, premiers baisers volés et autre… Quand on a manqué se faire tuer, tu parles d’une préoccupation…) et une interprétation qui tend vraiment sur le « fait la moue, trépigne et tape du pied », je l’ai rapidement trouvée franchement gonflante et moins elle apparaissait à l’écran, mieux je me portais, ce qui est quand même dommage pour une héroïne ! (Je précise malgré tout que si c’était pour elle que c’était le plus gênant car elle est omniprésente, il y a plusieurs acteurs qui m’ont fait éclater de rire à un moment inopportun (ou grincer des dents…).
Outre que notre renard rouge était le plus adulte, viril et sexy, et qu’on ne va pas bouder notre plaisir, l’acteur était nettement meilleur (voire le meilleur acteur du drama), et on avait envie d’en savoir plus sur lui, monsieur notre ex-leader pas « purgé » de son dark side (on notera qu’à ses yeux ce sont les humains qui sont maléfiques et indignes de confiance) étant également partiellement amnésique. En plus le personnage tenait un peu mieux la route : par exemple, comme il était sur le point d’être libéré après presque 100 ans passés emprisonné dans un pinceau magique, je trouve légitime qu’au départ il soit furieux d’avoir rempilé pour 10 ans (durée du « contrat » qui le lie désormais à l’héroïne). (Et puis comme tout personnage n’ayant que sa servitude à marchander en cas de pépin, son petit côté Dean Winchester me parlait. ;p Au fait, sachez que ce drama est pire qu’une partie de Zelda : « Va aider X, il te donnera le produit Y que tu pourras troquer à Z contre le produit W, qui te permettra de… », bref, les héros passent la moitié de leur vie à aller à droite à gauche chercher des trucs en échanges d’autres trucs, le tout en temps limité en plus).
Malheureusement, il ne fait pas exception à la règle du drama qui veut que les sentiments soient écrits avec les pieds (insta-amitiés et presque-insta-love), et son histoire d’amour s’avère donc n’être absolument pas convaincante (mais le pire à mes yeux reste quand même le fait que le drama a collé une bromance dans l’histoire et n’a pas réussi à me convaincre de son existence une seule seconde. On devrait avoir l’interdiction de gâcher ce genre de possibilités !!!) Quant à l’histoire, avec ses intrigues de palais rajoutées sur le reste, elle ne m’a non seulement jamais passionnée mais souvent parue assez grosse.
Bref, y a-t-il seulement des points positifs à aborder, à ce stade, allez-vous me demander? Eh bien oui,tout de même : j’avoue que j’ai vraiment apprécié ce qui touchait à la mythologie, au merveilleux et aux créatures fantastiques, du coup, si le drama avait pu se centrer la dessus je pense que j’aurais nettement plus aimé. On rencontre plusieurs demi-dieux ou même dieux/déesses, notamment plusieurs divinités liées aux rêves ou aux cauchemars, mais aussi plusieurs liées à des plantes, et cet aspect folklorique, avec son côté animiste, me plaisait carrément. On a d’ailleurs aussi des gens qui ressuscitent sous forme de plantes, et ça donne toute suite une tonalité très « contes de fées » que j’apprécie beaucoup. On a aussi au moins un démon-chat, et on apprend d’ailleurs que les démons peuvent, grâce à la méditation, devenir progressivement des demi-dieux (ensuite il y a un système de liste d’attente avoir de pouvoir être ajouté au Hollywood walk of fame, euh pardon, à la liste des dieux, si j’ai bien compris), tandis qu’inversement de nombreux demi-dieux qui n’arrivent pas à contrôler leurs émotions deviennent des démons, rendant donc la limite entre dieux et démons assez floue (j’ai parlé des dieux-plantes mais il y a aussi des démons-plantes). Outre l’écran magique du titre on voit plusieurs artefacts magiques (dont une lampe magique dans laquelle on peut sceller des créatures ! Jesuis ton ami, je suis ton ami, oh, oui !!) et des malédictions aux noms très poétiques sont lancées (celle de la fleur de prunier, notamment. Qui s’appelle comme ça juste parce que.). Pour les esprits-renards, puisqu’après tout c’est notre sujet, leurs pouvoirs m’ont eu l’air assez peu spécifiques : tous les personnages dotés de magie dans la série semblaient posséder grosso modo les mêmes (une maîtrise merveilleuse des arts martiaux et une capacité à bouger des objets à distance ou à envoyer des décharges d’énergie, ainsi que bien sûr la capacité à changer d’apparence). J’ai quand même découvert qu’ils n’aimaient pas les feux d’artifices (traditionnellement utilisés pour effrayer les démons) et qu’apparemment, ils pouvaient sentir l’aura des femmes enceintes (comme le chat de Yuuki :p ). Ils sont également capables de récupérer les souvenirs d’une personne, même morte (si un bout d’âme est « resté à l’intérieur » (whatever that means), du moins). Surtout, ils possèdent tous dans leur corps, du fait de leur statut semi-divin, une perle permettant de sauver la vie d’une personne… Mais en l’extrayant pour l’utiliser ils se condamneraient à devenir des renards normaux (en fait, ce point m’a vraiment évoqué le manga Koori no Mamono no Monogatari, si vous connaissez).
Alors vous pouvez choisir de laisser une chance au drama, sachant qu’il est court, ou passer votre chemin, sachant qu’il y a quand même nettement mieux à voir. 😉

Gu Family Book – 구가의서 – Corée du Sud – 2013

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Résumé: Gu Wol Ryung est un gumiho, gardien des montagnes sacrées de Jiri. Un jour, en pleine forêt, il tombe sur la belle Yoon Seo Hwa, une jeune humaine, pourchassée par ses ennemis. Il lui offre son aide, en stoppant ses poursuivants et la cache dans sa grotte. Mais au fil des jours, les deux jeunes gens tombent amoureux. De cet amour naîtra un petit garçon, qui ne connaîtra jamais son père, mort en voulant sauver sa bien-aimée. Dans la détresse, et pour que puisse vivre son enfant, Seo Hwa le dépose dans un panier sur la rivière. C’est la famille Choi qui découvre l’enfant, et décide de l’élever. Des années plus tard, Kang Chi est devenu un jeune homme vif et aventurier. Mais sa vie va soudainement être bouleversée, lorsqu’il apprend sa réelle identité et lorsque l’amour frappe à sa porte.

JustB: Lee Seung Gi est encore de la partie pour un drama sur la légende du renard à neuf queues. S’il jouait l’humain martyrisé par une Gumiho dans « My girlfriend is a Gumiho », il interprète ici un être mi-homme, mi-gumiho. « Gu family Book » met joliment en avant la légende du renard à neuf queues, en étant doté d’une bonne réalisation, d’une bonne quête avec celle d’un Gumiho voulant devenir humain, mais surtout en divulguant une bonne philosophie sur l’amour. On nous raconte d’abord l’histoire d’amour impossible entre les parents de Kang-chi (notre héros), puis sa propre histoire. Finira-elle aussi tragiquement que celle de ses parents? « Gu Family Book » est aussi un bon drama d’action, on aime les confrontations entre Kang-chi et son père, devenu un démon après avoir rompu sa promesse. Le drama ne lésine pas sur les effets spéciaux (qui sont plus ou moins réussis selon les scènes) pour rendre les combats plus vivants. Pour ma part, « Gu Family Book » remplit assez bien le contrat en faisant connaître un peu plus cette légende du Gumiho. Une mention spéciale pour la fin qui est vraiment atypique.

DingooDramas: La première fois que j’ai vu « Gu Family Book », j’ai été saisie dès les premières minutes par la magie profonde qui s’en dégageait. l y avait cette scène, en particulier, d’un personnage bondissant la nuit dans les bois, entouré de feux follets—des feux follets présents tout au long de la série, et qui me vient toujours à l’esprit quand l’on évoque ce superbe drama. La communion du gumiho avec la nature, leur nature d’esprits élémentaires, m’a profondément touchée, et j’avoue que j’aurais aimé en voir encore davantage. Bien sûr, « Gu Family Book » n’est pas sans défauts, mais je ne me suis jamais ennuyée en le regardant, et la musique était absolument magnifique, avec notamment la belle chanson de Suzy « Don’t Forget Me » et surtout des instrumentals à couper le souffle. C’est aussi, si je ne me trompe, le drama qui a rendu Choi Jin-Hyuk célèbre, et il faut dire qu’il était vraiment excellent dans son rôle. À voir!

Florine: J’ai le souvenir d’un début qui m’a enchanté. J’étais complètement charmée par l’histoire d’amour tragique des parents du gumiho. Pour la suite, l’OTP était mignon, mais je n’ai pas autant accroché. Parce qu’il y a Suzy, qui je trouve, à un jeu d’actrice plutôt limité. Surtout avec son costume d’homme qui ne lui apporte pas vraiment de traits masculins. Quand à Lee Seung Gi, il est bon mais ce n’est pas ce drama qui m’a fait découvrir d’autres facettes de son jeu. J’ajoute à ça un casting masculin bien fourni (Choi Jin Hyuk, coup de cœur du drama !, Sung Joon & Yoo Yeon Sok) & de jolies musiques instrumentales. La fin était plutôt originale, mais ne m’a pas convaincue. Dans l’ensemble, ce drama était une bonne distraction, il offre son bon lot d’action, d’humour et de romance.

Min Soo Tae: Ce que je trouve intéressant dans ce drama, c’est que les Gumiho soient des hommes. La plupart du temps il s’agit de femmes alors je trouve que ça change ! Surtout que là, il existe un moyen pour eux de ne plus être un Gumiho. Il doivent trouver le livre de la famille Gu. Mais pour cela, ils doivent faire des choses assez contraignantes. Ils ont des pouvoirs, des capacités assez extraordinaires qui leurs servent bien tout de même. Ils sont immortels mais peuvent tout de même subir une sorte de malédiction. Ils ont aussi la capacité de se reproduire avec une humaine.

Kalyani: Je n’ai pas aimé ce drama. D’ailleurs, je n’ai jamais vu les derniers épisodes.  Je me suis ennuyée devant. J’ai trouvé les personnages inintéressants. L’histoire des gumiho est mal traitée. Même le couple était fade et ne m’a pas vendu du rêve. Seuls les premiers épisodes avec les parents du héros m’ont plu. C’était beau visuellement et dans l’écriture aussi. Le père de notre héros dégageait un quelque chose et il avait une aura particulière qui nous subjugue. Choi Jin Hyeok qui interprète le personnage envoie du lourd. Dommage que le reste ne suive pas. Pour moi ce drama est moyen.

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Hometown Legends – 전설의 고향 – Corée du Sud – 2008

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Résumé: Dans chaque épisode, Hometown Legends porte à l’écran une légende, un mythe, une créature fantastique, dans des histoires contenues.

Mila: Hometown Legends est ce qu’on appelle un « drama d’anthologie », ce qui signifie que chaque épisode est consacré à une nouvelle histoire, complètement séparée des autres, ici des histoires fantastiques populaires, se déroulant dans un contexte historique (j’ai envie de dire Joseon, mais je voudrais pas dire de bêtises). Alors, anthologie oblige, la qualité des épisodes varie (en vrai, souvent, la qualité des épisodes d’une série varie, mais ça se voit plus dans celles où les épisodes sont « contenus »), et il est certain que chaque personne aura son épisode favori, mais dans l’ensemble, cette anthologie est de bonne facture. Bon, certes, certains épisodes font assez kitsch, que ce soit niveau effets spéciaux ou perruques (la perruque de Jae Hee dans l’épisode 5 m’a marquée), mais dans l’ensemble, c’est un bon drama, qui n’effraie pas vraiment, mais intrigue, et a des histoires allant de la comédie au drame. En l’occurrence, nous, l’histoire qui nous intéresse, c’est celle de l’épisode 1, intitulé simplement Gumiho, et dans lequel on retrouve notamment Park Min Young, mais également Choi Jin Hyuk qui, plus tard, jouera lui-même un Gumiho dans le drama Gu Family Book. (Au passage, j’aime bien Gu Family Book, et vous en aurais volontiers parlé, mais je n’ai pas pu le revoir donc je m’abstiens… néanmoins, j’avais particulièrement aimé la relation d’égalité, et camaraderie entre les deux personnages principaux, et garde un souvenir très agréable de la série, bien que je n’aime pas sa fin, et aie détesté tout ce qui concerne la backstory des parents du héros, interprétés par Choi Jin Hyuk et Lee Yeon Hee).

Dans le premier épisode d’Hometown Legends, on commence par assister à une mise à mort, nous plaçant directement du côté de la pauvre demoiselle Gumiho, puis on passe à quelque chose de bien plus gai (en tout cas en théorie) : un mariage. Sauf qu’en fait c’est pas entièrement la joie, vu qu’une fois la jeune fille mariée, sa mère n’aura plus le droit d’avoir le moindre contact avec elle, ce qu’elle vit très mal. Et d’ailleurs la mariée (réputée malade), personne a le droit de la voir. Ses deux cousines s’y aventurent néanmoins, et les deux curieuses n’ont pas fini d’en découvrir, des secrets ! Autant dans certaines fictions, on a des gumiho peu « altérés », autant ici, on a droit à la transformation : cheveux blanchis, ongles (et doigts… et tatouage) qui poussent, et bien entendu, on voit aussi les neuf queues… Les gumiho, dans cet épisode, sont véritablement vus comme des créatures à plaindre, leur condition étant présentée comme une malédiction les vouant à la tragédie. Si jamais ils devenaient mauvais et violents, alors ça ne serait qu’après avoir été eux-mêmes maltraités. Je ne vous spoile pas, ce serait dommage. Cet épisode a une ambiance mystérieuse (aidée par une super bande-son) et fait une très bonne entrée en matière vis-à-vis de ce drama, dans la catégorie « tragédie fantastique ». Dans la catégorie « portrait de gumiho », je pense aussi que ça vaut le coup, car non seulement on l’y voit bien, mais en plus on nous présente le gumiho comme à la fois tragique, monstrueux, fantomatique et violent, ce qui fait un bon combo.

Note : il existe aussi une saison diffusée en 209 sur KBS2, et son épisode 8 s’intitule Gumiho, donc je vais supposer (car j’ai l’esprit fin et acéré) qu’il y a des gumihos dedans, mais je n’ai pas vu la version 2009 donc je ne peux pas en parler. Il y a aussi, comme dans la version 2008, plusieurs histoires de fantômes, mais également un épisode sur des vampires, donc ce sera peut-être intéressant à regarder plus tard, toujours dans le cadre du projet Créatures Légendaires.

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My Girlfriend is a Gumiho – 내 여자친구는 구미호 – Corée du Sud – 2010

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Résumé: Cha Tae Woong a passé sa vie à courir après Hye In qui ne l’a jamais considéré comme un homme. Il libère par inadvertance un gumiho de sa prison. À la suite de certaines circonstances, il va devoir vivre avec ce gumiho et s’accommoder de sa présence au quotidien. Si aux yeux de tous, c’est un petit ami chanceux, qui a une copine magnifiquement belle, en réalité Cha Tae Wung est terrorisé par le gumiho. C’est pourquoi, il préfère lui passer tous ses caprices, comme l’achat quotidien d’une quantité de viande faramineuse, ce qui très vite le met dans une situation financière difficile…

Fleya: J’ai vu ce drama au moment de sa diffusion, donc mon avis n’est pas forcément représentatif de ce que serait mon opinion si je l’avais vu aujourd’hui. A l’époque, je l’avais beaucoup aimé, c’était le premier drama que je regardais live, jusqu’ici je les marathonnais, et je me suis amusée comme une folle devant (sauf ce qui ne concernait pas l’OTP. Le couple secondaire et leur romance niaise et à l’humour pipi-caca, non. C’était le malaise total ce truc). J’ai eu un peu de mal à accrocher au début, mais j’ai fini par tomber sous le charme. Shin Min Ah est purement adorable dedans et j’avais constamment un sourire sur le visage quand je la voyais à l’écran. Lee Seung Gi y faisait le même genre de gros con immature qu’il faisait dans son drama précédent, « Shining Inheritance ». Au début, il est gonflant, mais après il se transforme et j’étais conquise (je pense qu’avec mes critères actuels, je l’aurais mis à la poubelle ce drama en fait…) C’est aussi avec ce drama que j’ai commencé à me détacher des sœurs Hong et de leur écriture. Faut pas être rebuté par l’overdose de symboles, l’absence totale de cohérence dans la mythologie ou les conclusions sans aucunes logique. C’est donc très loin d’être ma fiction fantastique favorite, entre autres aussi parce que ce drama a de sérieux problèmes de ton. On passe des très sérieux souvenirs poignants de Mi Ho et du chasseur, aux pets de la tante du héros, de la romcom à l’esthétique sageuk sans que le mélange ne prenne…En fait, j’ai surtout regardé ce drama parce que Gu Mi-ho est sûrement la créature la plus mignonne de l’univers et que l’OTP était choupinette. Le reste? bof.

Littleangele: Du genre comédie romantique, « My Girlfriend is a Nine-Tailed Fox » est axé sur la légende du renard à neuf queues, comme l’indique le titre. Comme toute personne ordinaire, le héros de l’histoire ne connaît de cette figure mythique que la légende populaire, qui affirme que le renard à neuf queues prend une apparence humaine pour séduire les humains et manger le foie de ses proies. Vous comprendrez donc son effroi lorsque l’héroïne apparaît et livre de bon cœur son identité mythique. Or, les scénaristes ont revisité la légende en donnant une personnalité innocente et naïve à cette renarde supposément rusée. On est donc loin de la figure fourbe et malsaine, ce que notre héros va comprendre petit à petit. Lui, ainsi que l’héroïne, vont d’ailleurs découvrir en même temps que les téléspectateurs tous les secrets liés à cette condition mythique : quelle place pour la vie ordinaire, l’amour et la survie pour une renarde à neuf queues qui côtoie le monde humain? À travers les autres personnages, on découvre aussi les différentes approches de l’humain face à cette créature ainsi que les autres figures fantastiques qui peuvent y être lié. En fin de compte, « My Girlfriend is a Nine-Tailed Fox » est un mélange de romance, de comédie et de fantastique avec un soupçon de drame comme savent si bien le faire les Hong Sisters. On retrouve en effet leur marque dans cette œuvre, avec les clichés et les péripéties qui leur sont propres et qui marchent (presque) à tous les coups (ex : « You’re Beautiful » et « Master’s Sun » pour ne citer qu’eux). Cela, en plus des artistes Lee Seung Gi et Shin Min Ah dont les talents ne sont plus à démontrer. Combo détonnant garanti et réussi !

JustB: Le drama date, mais j’en garde toujours un très bon souvenir. Dans l’ensemble « My girlfriend is a Gumiho » est un drama léger et drôle, et exploite du coup le côté fantastique avec beaucoup d’humour. Notre Gumiho, Mi ho est jouée par la pétillante Shin Min ah, et je dois dire que le rôle lui va bien. On retrouve chez elle le petit côté espiègle du renard notamment lorsqu’elle fait tourner en bourrique notre héros Tae Wung interprété par Lee Seung gi. On ne peut penser à ce drama sans avoir en tête notre Gumiho en train de le harceler pour qu’il lui achète de la viande. En tout cas, le duo est un grand atout du drama, tout comme le côté fantastique avec cette histoire d’échange équivalent. Mi ho pourra devenir humaine si un humain (soit ici notre héros) garde son orbe pendant 100 jours. Hélas après ces 100 jours, l’hôte mourra. On suit donc avec entrain ce couple essayant de se dépatouiller de cette situation et je dirais que le drama est plutôt bien réussi. Seul le méchant m’aura laissée de glace avec ses apparitions complètement inutiles.

Titesilve: « My Girlfriend is a Gumiho » est un drama très sympathique, qui aborde une histoire fantastique et une créature légendaire plutôt crainte d’une manière humoristique. Si vous ajoutez à ça la mignonitude extrême de Shin Min Ah et la détresse rigolote de Lee Seung Gi, vous ne pouvez que trouver le couple principal adorable! Il y a bien quelques longueurs et un second lead et un couple secondaire beaucoup moins intéressants mais j’ai regardé ce drama avec plaisir, il y a plein de jolis moments. En ce qui concerne le traitement scénaristique du gumiho, malgré le fait que Tae Woong craigne initialement Mi Ho de part sa nature surnaturelle, cela ne dure pas et en tant que spectateur on s’attache très vite à la femme renarde, qui, si elle avale des quantités de viande, n’a rien de réellement sanguinaire.

Florine: Ce drama a beaucoup de charme. Il y a tellement de moments adorables et drôles. Shin Min Ah est le gumiho le plus mignon de tous les temps, elle a une bouille tellement craquante et irrésistible. Son obsession de la viande est hilarante. et elle m’a filé le toc d’envoyer son amour en faisant des pistolets avec ses doigts (oui, je l’ai encore depuis). Lee Seung Gi est bon dans son rôle d’enfant gâté qui grandit en rencontrant le gumiho. Ils forment un beau couple et nous offrent plein de jolies scènes. Mention spéciale pour la superbe chanson « Fox Rain » de Lee Sun Hee, qui est devenue un de mes OST cultes.

Sam: « My Girlfriend is A Gumiho » fait partie de ces dramas qu’on ne peut pas oublier. Je l’ai vu il y a plusieurs années maintenant mais il me laisse un souvenir très vif, très lumineux et très poétique. Il raconte l’histoire d’un gumiho, un renard à neuf queues, qui désespère de vivre auprès des hommes. Un casting éblouissant (Lee Seung Gi et Shin Mina), une histoire pleine de fantaisie et de légendes et une romance inattendue, font de ce drama un petit trésor malgré ses quelques longueurs. C’est donc avec ce drama que j’ai découvert la légende du renard à neuf queues, et si dans « My Girlfriend Is A Gumiho », notre petite renarde, malgré ses pouvoirs, est inoffensive, les légendes sont bien moins optimistes et racontent l’histoire de renards prenant l’apparence de belles femmes pour séduire les hommes et dévorer leurs organes. Sympa non ?

Kalyani: Ce que je retiens de ce drama, c’est le personnage de Miho notre renard à 9 queues. Qu’est-ce qu’elle était adorable dans tous les sens du terme. Elle avait aussi une jolie robe blanche. Et puis, elle adore la viande comme moi 🙂 c’est le gumiho le plus mignon que j’ai vu. Quant au couple principal, il m’a bien fait rire. Surtout que  Cha Tae Wung avait peur d’elle au début. Ça donnait des situations cocasses. Et lorsqu’ils sont en couple, ils juste adorables. Et leurs bisous aussi. Je n’oublierai jamais la scène où elle lui montre ses queues et qu’elle lévite waoh. En plus du couple nous avons une second lead peste, caricaturale qu’on a envie de baffer. Un second lead mystérieux avec des pouvoirs mais qui m’a laissé de marbre. Mais aussi un espèce de couple secondaire  composé de la tante et d’un réalisateur. Ils se voulaient marrants mais ils m’ont juste plus agacée qu’autre chose. Ce que je retiens le plus du drama c’est notre adorable gumiho à qui on veut faire des câlins.

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Nail Shop Paris – 네일샵 파리스 – Corée du Sud – 2013

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Résumé: Hong Yeo Ju est une jeune écrivaine se disposant à publier un nouveau livre mais voilà qu’au dernier instant, elle se retrouve accusée de plagiat et son livre se voit donc refusé de publication. Afin d’éviter d’être à nouveau accusée à tort, elle décide de puiser son inspiration dans la vie de tous les jours et c’est dans une station de métro qu’elle rencontrera Alex, celui qui deviendra rapidement sa muse. Après l’avoir suivi à son insu, elle découvre finalement qu’il travaille au sein d’un institut de beauté à la particularité de n’avoir que des hommes au service, ceux-ci usant de leur physique parfait pour attirer la clientèle féminine. Yeo Ju décide alors de se travestir en homme afin d’intégrer le salon comme employé, et sa vie se retrouvera dès lors complètement bouleversée.

Titesilve: Si vous vous fiez au résumé ou aux visuels, vous ne risquez pas d’imaginer qu’il y a des gumiho dans cette rom-com, qui se déroule au sein d’un salon de manucure (comme l’annonce le titre 😛 ). Sauf que si. Enfin, ils viennent surtout de l’imagination fertile de l’héroïne, écrivain en herbe. J’ai regardé ce drama pour deux raisons: Song Jae Rim et un synopsis qui semblait original. Malheureusement, mon verdict est plus que mitigé. Si Jae Rim est clairement le meilleur acteur de toute la bande et son personnage pas si mal, le reste est souvent poussif. Le mélange des genres salon de manucure avec la résolution des problèmes des clients tombent souvent à plat ou alors elles sont clairement WTF. En gros, ça part dans tous les sens. En ce qui concerne les gumiho, il en est fait une représentation plutôt moderne, mais là aussi il n’y a pas de réelle ligne directrice à la présence de cette créature mythique et c’est brouillon. Pour résumer, « Nail Shop Paris » n’a rien de remarquable, la seule pépite étant Song Jae Rim. Ce qui peut être une raison de regarder le drama, mais je ne sais pas si elle sera suffisante.

Min Soo Tae:  Bon ce drama c’est du grand n’importe quoi tout le long et encore plus ce qu’on nous fait avec les Gumiho. De base, c’est notre héroïne principale qui se fait des histoires, se prend pour une pseudo écrivaine qui délire sur les Gumiho. Ça ne prend donc pas une place très importante dans l’histoire. Après, on se rend vite compte qu’en vrai elle ne se trompe pas tant que ça mais c’est tellement mal mené que ça en est juste ridicule…

Luthien: Du fantastique avec des gumihos, on comprend qu’il peut-être nécessaire de mettre la logique de côté. Cependant, dans « Nail Shop Paris », il faudra vraiment l’oublier tout en acceptant les nombreuses situations ridicules et le jeu très stoïque des différents acteurs. En 10 épisodes de 45 minutes, le drama mélange la réalité et la fiction avec une héroïne qui infiltre un salon de manucure pour écrire son roman. Elle le base sur les personnes qu’elle côtoie en leur prêtant diverses caractéristiques magiques – qui sont aussi bien réelles. Les histoires secondaires sont souvent étranges et la fin est irréaliste. Je vous conseille donc d’éviter ce drama.

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The Fairy Fox – 我的室友是狐仙 – Chine – 2017

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Résumé: Xio Mo a sauvé la vie du gumiho Lu Bai dans une vie antérieure. De nos jours, Lu Bai revient pour protéger Xio Mo.

JustB: « The Fairy Fox » raconte l’histoire de la réincarnation d’un homme Xio Mo. S’étant sacrifié pour sauver le gumiho Lu Bai dans son ancienne vie, il se voit être protégé par celui ci dans la vie moderne. Personnellement, je m’attendais à un drama jouant avec à la fois sur le plan de l’action et à la fois sur la romance. Mais en réalité, c’est un drama longuet où l’action est utilisée avec parcimonie. Le drama exploite très faiblement la légende du renard à neuf queues et les effets spéciaux sont catastrophiques…Ne parlons même pas de la romance qui peine à trouver sa place dans les 23 épisodes du drama…. Donc sans surprise, je ne recommande pas « The Fairy Fox », qui non seulement n’explique pas la fameuse légende, ni une quelconque morale, mais en plus ne propose pas de belles scènes d’action… Bref passez votre chemin.

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The Thousandth Man – 천번째 남자 – Corée du Sud – 2012

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Résumé: Gu Mi Jin est la seule Gumiho ou renarde à neuf queues de sa famille qui ne soit toujours pas devenue humaine, contrairement à sa mère Gu Mi Seon et sa jeune sœur Gu Mi Mo.  Afin de le devenir, celle-ci doit se nourrir de 1000 foies d’hommes mais après en avoir dévoré 999, elle ne dispose plus que d’un mois pour trouver sa dernière victime, un homme qui devra en outre éprouver de véritables sentiments pour elle. Gu Mi Jin revient en Corée après son voyage en quête d’hommes et dans l’avion, elle rencontre Kim Eung Seok, un homme ressemblant étrangement à l’un de ses amants d’autrefois.

Florine: Sincèrement, je ne sais plus comment j’ai fait pour tenir devant ce drama… Parce qu’en essayant de me rappeler un peu de l’histoire, je dirais que cette série a peu d’originalité. L’OTP ne dégage pas beaucoup d’alchimie. La sœur et la mère du gumiho sont agaçantes. Et le second couple n’arrive pas à sauver les meubles. L’histoire manque de contenu pour qu’elle soit solide. C’est typiquement le genre de sitcom lambda que tu mets en fond sonore tout en faisant autre chose.

Min Soo Tae:  Ici, on suit le quotidien de trois femmes, une mère et ses deux filles qui sont toutes les trois des Gumiho. Elles ont la possibilité de devenir humaines en mangeant le foie de 1000 hommes qui sont tombés amoureux d’elles. Cependant, elles ont une limite de temps pour accomplir ça, sinon elles disparaissent pour toujours. Un peu comme la petite sirène qui se transforme en écume si elle ne réussit pas. Ce que je trouve intéressant dans ce drama c’est qu’on nous pose une sacrée question. L’une d’entre elles va tomber amoureuse de son 1000ème homme, va-t-elle se sacrifier par amour? Ou son désir de devenir humaine prendra-t-il le dessus?

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Les Films:

Full Moon Scimitar –圓月彎刀 – Hong Kong – 1979


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Résumé : Un jeune guerrier de génie est sur le point de battre le plus grand épéiste du monde, mais celui-ci lui dérobe sa technique secrète, et détruit l’honneur de sa famille. Profondément déprimé, le guerrier décide de mettre fin à ses jours, quand il rencontre une belle jeune femme, qui l’entraîne avec elle dans le monde des esprits. D’après le roman de Ku Lung.

Mila: Le film, en premier lieu, était… regardable. Je suppose. C’est-à-dire qu’il y a des choses dedans que j’ai aimées, mais que dans l’ensemble, je dois l’admettre, je n’ai pas été sur-convaincue. Ce que j’ai préféré, en fait, c’est la construction rappelant vraiment un conte de fée, le tout complet avec une morale à la fin, sur la cupidité des hommes, leur fierté mal placée. Le souci, c’est que j’ai trouvé que le message passait un peu mal, parce que j’ai eu du mal à m’attacher au héros, qui à mes yeux était largement coupable de fierté mal placée. Honnêtement, je l’ai trouvé antipathique, et j’ai été persuadée jusqu’au bout que le film allait le punir, et que la leçon c’était vraiment lui qui allait l’apprendre. Sa femme lui dit « celui qui verra cette arme dégainée devra mourir », et lui, aussitôt, il attend qu’endorme et boum, il la dégaine, et une fois entraîné, veut retourner dans le monde des humains pour connaître la gloire, etc. Donc moi, je pensais que c’était l’histoire de comment il allait mourir pour avoir trahi la confiance de sa femme, et être incapable de se contenter de ce qu’il a. En fait non. Et notez, il m’était antipathique avant ça. Par ailleurs, si certaines de combats étaient sympathiques, avec toutes leurs acrobaties, certaines devenaient assez ridicules et confuses, et pour être honnête, j’ai juste vu mieux. Et puis le film faisait de drôles de choses niveau mise en scène. Surtout une en fait : il pouvait apparemment pas s’empêcher de mettre des choses au premier plan pour encadrer l’action. Vous pouvez voir ça ici, ici, ici, , ou encore . Alors, j’admets volontiers ne pas être habitué à ce type de film, donc il y a peut-être une convention de genre que je ne saisis pas, mais si les décors étaient jolis, il y avait quand même une sensation d’étouffement, tout semblait « petit » car limité par le décor. Et surtout, une fois que j’ai remarqué ce procédé, je ne voyais plus que ça, un peu comme quand il y a une tâche sur un mur, et que du coup vos yeux sont fixés dessus.  Bref… j’ai pas été vraiment convaincue par le film, malgré quelques scènes d’actions que j’ai bien aimées, quelques décors que j’ai appréciés, et un début d’histoire prometteur.

Et honnêtement, je pense que spécialement que Full Moon Scimitar vaille le coup pour ses esprits-renards. Ici ce sont des « fantômes renards », et j’ai pas eu le sentiment que le fait que ce soit des renards spécifiquement apporte grand-chose, on aurait pu avoir n’importe quels fantômes. Bien entendu, c’est un point de vue d’occidentale inculte, donc il y a peut-être des subtilités que je n’ai pas décelées, mais bien que j’aie apprécié l’idée de famille d’esprit-renards… ce n’est pas le film que je conseillerais à quelqu’un s’intéressant spécifiquement à ce mythe-là.

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Painted Skin – 皮 – Chine – 2008

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Résumé : En attaquant un campement de barbares, un général vient au secours d’une magnifique jeune femme, tenue captive. Il la ramène chez lui et la laisse rester auprès de lui et de sa femme mais ce qu’il ne sait pas c’est que la réfugiée est en vérité un démon, un renard à neuf queues. D’après la nouvelle de Pu Songling.

 Mila: Note : Ce film se passe sur une nouvelle écrite par Pu Songling. On peut la trouver dans son recueil Liaozhai zhiyi, aka Contes extraordinaires du pavillon du loisir, aka Contes étranges du studio du bavard. Apparemment, dedans, il y a plusieurs histoires de mortels séduits par des êtres fantastiques, donc plusieurs femmes-renardes.  La nouvelle étant célèbre, elle a été adaptée plusieurs fois, notamment en 1965 dans un film par Bao Feng (que je n’ai pas eu le temps de voir, mais je voulais), en 1993 dans un film par King Hu, en 2011 dans un drama de 36 épisodes (+ une suite de 42 épisodes), et il parait même qu’il existe une version sortie en 1970 qui a été retirée de la circulation pour avoir tué de frayeur certains membres du public (mais l’existence du film est apparemment douteuse). J’aurais aimé pouvoir tout regarder, mais je n’ai évidemment pas eu le temps, donc nous on va parler de la version de 2008 (film qui a également connu une suite).

Pour commencer par parler du film, malgré son casting de haut-vol, le charisme de Donnie Yen, et la joliesse des visages d’une grande partie du cast (il y a une sorte de concours pour le plus joli visage entre Zhao Wei, Zhou Xun et Chen Kun, et sincèrement je sais pas qui a gagné…), Painted Skin n’est pas un film qui m’a passionnée. Je l’avais vu il y a plusieurs années, et je m’étais un peu ennuyée, et même si à la revoyure je l’ai plus apprécié, je me suis tout de même un peu ennuyée. Il est joli à regarder, il y a quelques scènes d’action réussies, le casting est généralement bon, et j’ai un faible pour l’homme-caméléon qui s’est entièrement dévoué à la femme-renarde, mais j’ai eu du mal à ressentir grand-chose pour les personnages. J’avais l’impression qu’il y avait un peu une vitre entre eux et moi, ce qui explique que je me sois lassée. Et bien qu’elle soit en accord avec les intentions du film, j’ai du mal avec la conclusion, et la connaître n’a pas aidé à la revoyure, c’est vrai.

Pour parler un peu de l’esprit du renard, Painted Skin est un conte où la femme-renarde représente la tentation. Elle est une femme absolument sublime, et lorsqu’on la découvre, elle est dans un camp de bandits, dont elle semble complètement avoir hypnotisé le chef. Puis elle tombe amoureuse du général interprété par Chen, Kun, et tout le long du film, elle va chercher à le séduire. Rapidement, elle se met tous ses hommes dans sa poche, mais avec Wang c’est plus difficile, car il est très amoureux de sa femme, et est considéré comme un cœur très pur. La femme-renarde se présente donc comme une épreuve, pour tester l’amour et la fidélité de l’époux, mais également la confiance que sa femme a en lui. Elle nous est d’abord clairement présentée comme une figure maléfique, devant se nourrir de cœurs humains pour préserver la peau lui permettant de cacher son véritable physique, mais ses sentiments pour Wang semblent également de plus en plus sincères, et de même son homme-caméléon a l’air de réellement s’en faire pour elle, donc ce n’est pas comme si les démons (et elle-même) étaient dépeints comme dénués de sentiments positifs. D’un point de vue physique, je ne vous spoilerai pas la grande révélation, mais je dois dire que c’était la première fois que je voyais une femme-renarde présentée de la sorte ! A la toute fin néanmoins, on retrouve quelque chose de plus familier, avec la peau blanche, puis une transformation (supposée) en simple renard.

C’est un film que je ne déconseille pas, car je pense qu’il plaira à certains plus qu’à moi, et qu’il a de bonnes choses à proposer, mais je ne vous pousserais pas non plus à vous lancer absolument, car je ne le trouve pas extraordinaire. En revanche je vous encouragerais à découvrir une version de cette nouvelle (peut-être la nouvelle elle-même), celle qui vous parle le plus, vu que ça a l’air de faire partie de la « culture populaire » du pays. Ils en ont même fait des timbres, tiens.

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Tales of Terror (Kaidan Shin Mimibukuro) – 怪談新耳袋 – Japon – 2003

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Résumé : En 33 courts métrages, le film propose plusieurs idées ayant rapport avec le surnaturel, l’étrange, et souvent la terreur (mais pas toujours).

Mila: Brièvement, le film, comme toutes les anthologies d’horreur, a ses bons moments et ses moins bons moments. En l’occurrence, cela dit, les segments ne durent que cinq minutes, ce qui n’est vraiment pas long, donc si l’un deux ne vous plait pas, le suivant n’est jamais loin. Après il n’est pas exclu non plus qu’aucun segment ne vous plaise… Personnellement, j’ai un faible pour ce genre de formats, je dois dire, parce que le film devient une collection d’idées, et que je suis toujours curieuse de découvrir ces idées, même quand la mise en scène ou le jeu des acteurs ne suit pas nécessairement, mais c’est vrai que si vous n’avez pas cette curiosité vous aussi, je ne suis pas certaine que ce films vous intéressera. Notre esprit du renard, intervient dans le segment n°25, et l’histoire n’a en vérité rien d’effrayant ou d’horrifique du tout, elle est (comme plusieurs histoires de ce film, et par exemple, on peut même considérer que Spilt Water réchauffe le cœur plus qu’autre chose) juste étrange : un homme était dans sa voiture et traversait la campagne, quand il commence à somnoler et se réveille subitement dans une baignoire. Une femme entre dans la salle de bain, et lui demande s’il est arrivé en voiture ou en vélo : apparemment, elle a l’habitude. Ce n’est pas un des meilleurs segments du film, je trouve, car il finit de façon un peu abrupte, mais je dois dire qu’il m’a quand même tenue intriguée, je me demandais ce qui pouvait bien être en train de se passer. Pour ce qui est du « kitsune », l’esprit du renard, ici, on ne le voit (peut-être) pas (c’est pas clair), il est juste mentionné, et semble être une présence protectrice ou menaçante selon les intentions de la personne. Ce n’est pas un film à regarder en priorité si vous cherchez une vraie représentation de renard, car on n’en entend guère que le nom, mais si vous êtes curieux de voir toutes les petites histoires étranges/horrifiques que les japonais peuvent trouver dans leur quotidien, alors pourquoi pas !

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The Extreme Fox – 非狐外传 – Chine – 2014

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Résumé : Dans un petit village qui souffre de plus en plus de la pauvreté, un jeune homme veut booster le tourisme en mettant en attendant les esprits-renards censés occuper les environs. Aussi, il y a un monsieur pas cool qui cherche une princesse qui s’est enfuie.

Mila: Pour commencer par causer du film, de manière globale, je dirais qu’il m’a laissée plutôt mitigée, tendant vers le « bof ». J’ai parfois trouvé qu’il pouvait se montrer amusant, mais il m’a également souvent ennuyée, et pour un film d’1h27 (ce qui est quand même plutôt court, surtout de nos jours), il y avait quand même pas mal de moments longs. Ce que j’ai aimé dedans, surtout, ce sont quelques idées de mises en scène (par exemple, à un moment donné, l’héroïne se fait passer pour un fantôme décapité, et la façon dont elle s’y prend était visuellement intéressante), et les deux personnages principaux qui peuvent se montrer mignons par moments, l’héroïne ayant du caractère et le héros une naïveté par moments plutôt mignonne (oh, et ils ont tous les deux un très joli visage, ce qui ne fait pas de mal aux yeux). Mais à côté de ça, ils ne m’ont pas franchement passionnées, les « twists » répétitifs à base de « omg un truc qui fait peur haha mais non en fait c’était un chien/chat/whatever » m’ont rapidement ennuyée, l’humour m’a très rarement fait rire, l’action est peu mise en valeur et les effets spéciaux ne sont pas extra, sans compter qu’il y a beaucoup de moments de creux si bien que je me suis tout de même majoritairement ennuyée devant ce film. Finalement l’humour qui fonctionnait le mieux c’était l’involontaire, celui qui venait d’effets foirés ou de scènes absurdes (du genre du mec qui panique de voir s’éteindre sa bougie dans une forêt plus éclairée que le Sahara à midi), mais il n’y en avait pas assez pour que ça suffise à me divertir sur tout le film.

Maintenant d’un point de vue « esprit du renard », c’était un peu plus intéressant. Déjà, c’est vrai que j’ai l’habitude de voir surtout des renarDES, plutôt que des renarDS. Bien entendu, il y a des deux, et par exemple, dans Gu Family Book, nous avons des messieurs renards, mais (peut-être parce que c’est lié à l’idée de faux-semblant et séduction « physique » ?) j’ai souvent vu des mesdames, et dans tout ce que j’ai vu, les esprits renards étaient souvent d’un sexe, et des personnages plutôt isolés/en petit nombre. Alors que dans the Extreme Fox, on a une communauté, avec des mâles, des femelles, qui ont l’air d’être des créatures sociales, et je dis pas que ça n’a jamais été fait, parce que je suis une n00b et tout (je sais même pas comment on est censé écrire n00b, c’est vous dire), mais c’était la première fois que je voyais ça, donc c’était intéressant : ça changeait. D’ailleurs c’était pas le seul truc nouveau (pour moi… je le souligne encore : pour moi) : dans cette version, les esprits du renard se servent de leur souffle comme une arme (en soufflant dans les oreilles des gens pour les séduire/les rendre inconscients) et les œufs de poule/canard sont une faiblesse pour eux, du coup le court de l’œuf a gravement occupé dans le village de nos héros. Le rapport de la population aux renards est très particulier d’ailleurs : ils en ont peur (et pour cause : leurs bébés disparaissent, leurs jeunes hommes se font bouffer les organes), et à la fois ils s’en servent comme argument pour attirer les touristes, faisant des renards une malédiction et une bénédiction à la fois. Bref, drôle de relation.

Et drôle de film, aussi, que je ne vous conseille pas vraiment, sans spécialement vous mettre en garde contre. Vous êtes grands, démerdez-vous (je sens que Silve va adorer que j’envoie chier son lectorat 😀 … mais j’envoie chier le mien aussi, ne vous en faites pas, ce n’est pas vous, c’est moi ♥ ).

Titesilve: Comment vous présenter ce film, qui m’a laissé une impression mitigée? En fait, d’un côté, je trouve intéressant qu’un village veuille se faire de la pub en se servant des esprits magiques, c’est comme si on désacralisait ces esprits pour en faire un objet de consommation, c’est une approche différente de tout ce que j’ai vu sur le sujet. Mais de l’autre, j’ai trouvé le film décousu par moments, et si j’ai ri des effets spéciaux (les masques de renards sont merveilleux), ça m’a quand même piqué les yeux par moments. Le film n’est pas très long et pourtant il y a des longueurs et je me suis un ennuyée, ce qui n’est pas très bon signe. Le couple principal est mignon tout de même, avec une héroïne au caractère bien trempé et un héros souvent dépassé par les événements, je trouvais leur dynamique sympa. L’humour n’est pas au top, les gags étant souvent répétitifs, ils deviennent attendu. Pour résumer, je n’ai pas trouvé ce film passionnant, même si tout n’est pas à jeter, et en ce qui concerne les esprits-renard, leur traitement reste relativement léger (vous risquez surtout de vous souvenir du costume de tête de renard en fait). Rien de mirobolant dans ce film. Après, si vous êtes curieux, vous pouvez toujours tenter l’expérience.

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The Fox Family – 구미호가족  – Corée du Sud – 2006

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Résumé: Une famille millénaire et issue de la race des renards, descendue du mont Nam pour devenir humaine, a pratiquement 30 jours jusqu’à la prochaine éclipse lunaire pour trouver quelques humains à tuer et effectuer un grand rituel qui lui permettra d’intégrer la race humaine. Et quoi de mieux que d’ouvrir un cirque! Sauf que lors de la première représentation les enfants du voisinage furent terrifiés. Ce ne sont alors que des mutilations à la chaîne et d’abominables bains de sang…

SALT: L’humour de cette comédie repose sur l’absurde tendant nettement sur le grotesque : on a donc pas mal d’humour un peu morbide (par exemple sur une scène de crime, le détective qui se gratte la tête et se cure le nez le bras sectionné de la victime) et aussi d’humour graveleux, surtout lié au fait que les renards séduisent (ou du moins tentent de séduire) leurs victimes sexuellement (mais de ce côté-là la palme revient à un des personnages féminins qui se laisse convaincre de coucher avec un type qu’elle vient de rencontrer grâce à un poème porno sur des ramyun. Sisi.). Par ailleurs, il y a un décalage entre le côté sanguinaire de nos renards et le fait qu’ils ne sont, décidément, pas doués (leur cirque est sensé attirer de potentielles victimes mais ils font fuir les gamins avec leur show grand guignolesque, les deux hommes veulent attirer dans leurs filets des femmes « fragiles et solitaires » mais sont tellement lourdingues qu’ils ne se prennent que des râteaux, etc.). Je dirais donc que tout dépend de si vous arrivez ou non à adhérer à cet humour à la fois slapstick et un peu trash (il y a aussi une gamine qui aime manger les chiens et ça, voyez-vous, ça m’a un peu traumatisée, créature fragile que je suis…) et cette esthétique wtf (j’ai été marquée par le fait que ladite gamine a une chambre en… canard géant ?), le tout parsemé de numéros chantés voire dansés façon comédie musicale parodique. Je vous avoue que si je suis toujours faible face aux séquences chantées et dansées, l’humour m’a moins plu et j’ai dû me forcer un peu au début pour regarder le film, d’autant que je ne trouvais pas les personnages extrêmement sympathiques. En plus comme on parle de cirque j’espérais des jolis numéros qui me mettraient des paillettes dans les yeux, et on n’est clairement pas dans ce type de spectacles (ils ont visiblement un peu de mal à comprendre quelles attentes a leur public, disons-le comme ça. :p). Leurs motivations pour devenir humains paraissaient un peu bizarres aussi (ils ne veulent plus être traités en monstres donc ils doivent tuer et manger le foie d’humains pour devenir humains à leur tour. Hmm. Logique imparable.), même si ça marche mieux une fois qu’on sait que l’alternative c’est de devenir de « vrais » renards sans pouvoirs de transformation (et apparemment c’est nul d’aller aux toilettes sans papier). Niveau représentation des gumihos, comme je disais, ils ont un aspect assez sexualisé (surtout les dames), et ils sautent partout et trèèèès haut, essentiellement. Oh, et ils mangent des choses qui ne me donnent pas faim (zut !).

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The Fox Lover – 白狐 – Chine – 2013

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Résumé: Xiao Chui est un esprit renard. Elle se retrouve fiancée au naïf mortel Zheng Yuan Feng, qui semble posséder en lui une force pour terrasser les démons. Peu à peu Xiao Chui tombe amoureuse de Yuan Feng et quand la bataille entre humains et démons s’intensifie, elle est prête à tout sacrifier par amour. D’après le roman de Pu Songling.

Titesilve: « The Fox Lover » est tiré d’un roman fantastique chinois et ça se sent. En termes de rythme, j’ai souvent eu la sensation que les choses allaient trop rapidement, que certains personnages étaient esquissés et que l’on s’était efforcé de faire rentrer la totalité de cette histoire fantastique et tragique dans les 2 heures de film. Ce qui est compréhensible mais aussi préjudiciable à la cohérence et l’intérêt de l’ensemble. Au-delà de ce point, le film est une débauche de costumes et de couleurs (attention les yeux!) et s’efforce au mieux de recréer les éléments fantastiques. Les effets spéciaux ne sont pas extraordinaires mais ce n’est pas horrible non plus. J’ai été moins convaincue par le développement des personnages, mais il y en a un certain nombre dont des choix ont été faits. Les acteurs sont pas mal (même si je dois dire que j’ai du mal avec les actrices aux voix haut perchées) et l’histoire reste intéressante malgré qu’elle semble parfois avancer trop vite. Oh, et aussi mention spécial pour le costume et l’environnement du méchant esprit chauve-souris, j’ai eu du mal à le prendre au sérieux, j’arrêtait pas de penser au vilains de « Stargate Atlantis », quand il avait sa tête non humaine 😉 . Bref, ça se regarde mais ça aurait pu être mieux traité, même si j’ai personnellement bien aimé la fin. En ce qui concerne les esprits-renards, on a ici une représentation intéressante avec la mère qui est une renarde à neuf queues et possède donc les plus grands pouvoirs. Il m’est difficile de dire si ses filles sont à différents niveaux en tant qu’esprits-renards, car ce n’est pas précisé, mais il est fort possible que ça soit le cas. Le film amène en tout cas, une vision intéressante du monde des Esprits et des Démons, à défaut de l’avoir complètement développé.

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Yobi, le renard à cinq queues – 천년여우 여우비 –  Corée du Sud – 2007

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Résumé: Il y a cent ans, des extraterrestres ont atterri sur une montagne près du lieu où une petite renarde blanche à cinq queues vit. Ils se sont liés d’amitié et après être restés un siècle sur Terre à réparer leur vaisseau, les extraterrestres font un vol d’essai pour rentrer chez eux, mais le test échoue à cause d’une erreur de l’un des extraterrestres. Ce dernier se voit alors contraint de partir. L’extraterrestre en fuite se retrouve alors dans une école de redressement pour jeunes dirigé par Kang Hi, un professeur. Pour sauver l’extraterrestre, la renarde à cinq queues prend la forme d’une jeune humaine et rejoint l’école sous le nom de Yobi.

Yuuki:  Yobi est un chouette film d’animation coréen parlant du renard à neuf queues de manière tout à fait attendrissante. En effet Yobi est un petit renard qui souhaite connaitre et s’intégrer chez les humains, pourtant craints des créatures fantastiques. Accompagnée par une famille d’extra-terrestres égarés sur Terre, Yobi peut se transformer en ce qu’elle souhaite. Mais ne maîtrisant pas vraiment les codes des relations sociales humaines, elle provoque parfois des situations comiques. Elle se lie d’amitié avec un jeune garçon. Le film n’est cependant pas sans défauts et de nombreux personnages sont sous exploités et on fini par se demander quelle est leur véritable utilité dans le film. L’ombre détective par exemple ou les esprits de la forêt, ou même les extra-terrestres qui au final font beaucoup de figuration…  Le renard à neuf queues est exploité dans ce film comme un être fantastique rejeté par le humains mais qui veut tout de même vivre parmi eux. C’est une quête de tolérance et un joli conte sur l’intégration, mais le fait que ça soit un renard à neuf queues n’est pas franchement essentiel, on peut raconter la même histoire avec un Yéti, un dragon ou plus globalement tout être magique qu’on dote de la capacité de se transformer. L’histoire étant adaptée d’un légende locale, la fin est quelque peu confuse pour des enfants occidentaux. Mais même sans la comprendre, elle semble être positive donc ce n’est pas gênant pour un jeune public.

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Et voilà, c’est terminé pour cet article consacré au Renard à neuf queues 😀 ! J’espère qu’il aura éte instructif et divertissant, et qu’il vous aura donné envie de vous intéresser à cette créature légendaire du folklore asiatique^^.

N’hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires, je suis vraiment curieuse de savoir ce que vous pensez de ce type d’articles!

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Sur ce, je vous laisse et je vous dis au mois prochain, avec un article consacré à une créature qui est aussi très présente dans nos légendes: le vampire. Si vous souhaitez participer, toutes les infos sont disponibles sur cette page. Mata ne!

 

22 commentaires sur « Dramas & Légendes #1: Le Renard à neuf queues »

  1. Superbe article. On apprend plein de choses très intéressantes.
    Je ne connaissais pas pour la Chine et le Japon.
    C’est un gros travail que tu as fourni. Quand je fais des articles sur les pays asiatiques ça me prend plusieurs heures rien que les recherches et la mise en page.
    Félicitations à toi et merci.

    Pour le reste superbe liste où on découvre plein de nouveaux dramas et de films. Ça va encore rallonger notre liste.

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    1. Coucou Kalyani!
      Ce qui est difficile dans ce type d’articles, c’est de proposer quelque chose qui soit assez complet mais qui reste malgré tout « digeste » pour le lecteur. J’aime bien faire des recherches même si ça prend du temps, je trouve qu’on apprend beaucoup de choses 🙂 .
      J’espère que tu feras de jolies découvertes films et dramas grâce à cet article!

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  2. Merci pour ‘larticle Silve, et le projet en général 🙂 C’était cool de te lire, et c’était cool de lire les autres aussi 🙂 Tristoune: les trucs que j’ai pas vus sont pas recommandés, haha. Sauf Yoni, donc ça faut vraiment que je le voie !! Et puis même si SALT a pas aimé the Fox Family, un jour, je le verrai, je me le promets. Et je me garde The Fox Lover sous le coude, au cas où quand même 🙂

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    1. Hey Mila-chan^^
      Contente que ta lecture ait été instructive 🙂 . Perso, tu m’as donné envie de voir « Hometown Legends » et « Painted Skin ». Après, « Yobi » a l’air bien sympa.
      « The Fox Lover » est pas mal, tu peux en prendre plein les mirettes avec les costumes 😉 .

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  3. Je n’ai pas encore lu, je lierai plus tard, mais je voulais laisser quand même un commentaire pour dire que ton projet est vachement cool ! :O J’avais un peu de mal à imaginer ton projet mais ton article est très bien présenté et intéressant ! Entre les différents pays et les dramas, ca donne envie d’en voir. J’en ai jamais vu en plus avec un gumiho donc ça serai l’occasion d’en voir. Je connais un personne qui va se mettre aux dramas, ben je crois bien que je lui partagerai tes articles de dramas et légendes pour l’aider à en choisir ! 😀

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  4. Merci pour ce bel article qui a dû te demander pas mal de travail ! C’était intéressant de découvrir toutes ces œuvres. Je regrette un peu de ne pas avoir pu contribuer davantage (j’aurais bien regardé plus de séries), mais j’ai manqué de temps. Une prochaine fois peut-être ! (Au passage il y a une série d’articles sur le kitsune ici, si jamais ça en intéresse certains >> https://intojapanwaraku.com/EN/culture/20161020/4472/p2 )
    Et parce que P’ou Song-Ling apparait plusieurs fois comme source d’inspiration pour les dramas chinois sur le sujet, et que suis justement en train de lire Contes extraordinaires du pavillon du loisir (une toute petite sélection des contes de l’original, en fait, dans mon édition), je partage une note de bas de page : « Dans la mythologie populaire chinoise, les démons ou plutôt les revenants (les âmes de ceux qui n’ont pas reçu après leur mort le culte voulu ou qui ont péri de male mort) viennent tourmenter les vivants sous la forme de renards, qui ont eux-mêmes la faculté de se transformer en êtres vivants. » Ça corrobore donc ce que disait Mila à la fin de sa review de Full Moon Scimitar, à savoir que les fantômes et les renards sont assez étroitement liés dans la mythologie chinoise (dans le conte La quatorzième demoiselle Sin, par exemple, l’épouse renarde du héros accepte de se marier avec lui après y avoir été un peu contrainte par l’ancêtre de celui-ci, qui est « inspecteur des cinq capitales » (?) et qui a sous ses ordres « tous les fantômes et tous les renards ».)

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    1. (Aussi, ce que j’ai trouvé intéressant dans ces contes c’est qu’en général, on a des familles de renards avec une jeune fille qui séduit le héros par sa beauté, mais le plus souvent bien malgré elle : il la voit par hasard, il la demande immédiatement en mariage comme un gros lourd (il est fréquemment saoul), et son responsable légal à elle (son père ou son oncle…) essaie de la protéger/se débarrasser de l’importun, dans un premier temps, en le mettant à la porte manu militari puis en créant des visions qui le font errer, ou en se changeant en démon terrifiant pour le faire fuir, etc.)

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      1. Merci SALT. J’aurais dû te demander pour la version chinoise du Renard à neuf queues^^ Si j’avais su hihi. T’es calée en vampires? On sait jamais, je t’embauche 😉 .
        Plus sérieusement, je suis bien contente que ça te plaise, j’ai eu un peu de mal à décider de la manière dont j’allais présenter la première partie, je voulais que ce soit instructif, mais pas non plus que ce soit un texte trop long.
        Merci pour tes contributions en commentaire, en plus de l’article 🙂 .

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  5. Cool ! Ça me fait plein de trucs à découvrir !! Je voulais parler du drama Gumiho: Tale of the Fox’s Child, qui est plutôt pas mal dans le genre gumiho, mais je partais en Corée (pas de gumiho en vue par contre) et je n’ai donc pas eu le temps de me replongée dans le drama. Tant pis, ce sera sur le prochain !
    En tout cas, c’est un super projet que tu as lancé ! J’ai hâte de découvrir les suivants 🙂

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    1. Merci pour ton commentaire Marie^^
      En fait, personne dans les dramavores qui ont participé n’a proposé d’avis sur « Gumiho: Tale of the fox’s Child » et je n’ai pas eu le temps de le voir mais il est clair que ce drama manque à l’appel. Si des gens veulent donner leur avis, je le rajoute avec plaisir. Je ne connais pas du tout le drama japonais que tu évoques, faudrais que je fasses des recherches.
      Si jamais tu souhaites participer, il y a une page dédiée sur le blog avec tous les thèmes d’articles à venir^^. Mais pour Octobre et Halloween, on va se pencher sur les vampires 😉 .

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